Les techniques d’analyse des ingrédients : une problématique à bien comprendre

Date de l'article : 12/09/2023 - 1 minute de lecture

Qu’il s’agisse de la recherche de contaminants ou du dosage des actifs, les analyses et dosages requièrent des techniques souvent complexes.


Ces techniques sont en perpétuelle évolution et il est courant qu’une technique reconnue officiellement pendant un certain temps ne le soit plus, au profit d’une nouvelle technique, plus performante.

Une technique d’analyse est toujours caractérisée par 2 critères : son degré de précision et son degré de spécificité

Ce point est particulièrement important, par exemple pour la bonne compréhension de l’expression de la teneur en actifs d’un ingrédient.

Si les techniques d’analyse évoluent, c’est qu’elles sont par essence toujours imparfaites. « Imparfait », en matière d’analyse, signifie : « pas assez précis » ou « pas assez spécifique ».

Si l’on comprend facilement le problème de la précision, celui de la spécificité peut demander éclairage.

Il signifie qu’une technique ne permet pas toujours de distinguer les molécules à doser de certaines autres molécules présentent naturellement. Sont alors incluses dans la mesure, des molécules « parasites sur le plan analytique », car elles présentent des caractéristiques structurales communes avec les molécules à doser, qui empêchent la distinction. La valeur exprimée par l’analyse inclut alors ces « molécules parasites » et le résultat peut alors être faussé de manière assez importante, par excès, puisqu’il prend en compte des molécules qui ne devraient pas l’être. Il faut toutefois s’en contenter en attendant une technique plus performante.

L’exemple du ginseng

Pendant très longtemps, la méthode officielle de dosage du traceur, les ginsénosides, a reposé sur l’utilisation exclusive d’une technique appelée « spectrophotométrie ultra-violette ».

Cette technique était la référence, car même si on la savait peu spécifique, l’état de la science ne permettait pas mieux, et c’était acceptable, puisque la démarche de comparaison était correcte scientifiquement, les différents échantillons étant mesurés selon la même technique. Les taux habituellement mesurés en ginsénosides étaient alors de l’ordre de 10 %.

Avec l’avènement d’une nouvelle technique, la Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC), couplée à la spectrophotométrie ultra-violette, on a réussi à beaucoup mieux faire la distinction entre les molécules de ginsénosides et les molécules « parasites ». C’est donc cette nouvelle technique qui est devenue la référence. Les valeurs détectées habituellement pour les taux de ginsénosides sont alors passés à des niveaux beaucoup plus bas, reflétant bien mieux la réalité, de l’ordre de 1%.

Ainsi une même poudre de racine de , dont l’analyse par la méthode ancienne donnerait un résultat d’environ 10 % de ginsénosides, donnera seulement un résultat d’environ 1% selon la méthode moderne.

Problème : certains fabricants continuent de mesurer les taux de ginsénosides selon l’ancienne méthode, sans le préciser explicitement, et annoncent ainsi des valeurs fortes… mais fausses dans leur contexte !

Un résultat d’analyses n’a donc de valeur que s’il est accompagné de l’indication de la technique qui a été utilisée pour l’obtenir.