Hyperlipidémies, cholestérol et triglycérides : Quels traitements ? Quelles solutions ?

Date de l'article : 30/03/2023 - 7 minutes de lecture

Comme nous l’avons vu dans notre article « Hyperlipidémies, Cholestérol et Triglycérides : ce qu’on sait aujourd’hui », les facteurs de risque cardio-vasculaire sont multiples, tout comme les situations individuelles des personnes concernées.


Découvrez les principales solutions existantes à ce jour.

Quelles que soient les solutions, les réponses appropriées ne peuvent être que personnalisées, en fonction de chaque situation. Les approches doivent aussi être graduées, pour aller de manière logique du moins contraignant vers le plus difficile, mais aussi du plus inoffensif vers le plus risqué.

Il est donc vivement recommandé de se faire accompagner dans cette démarche par un ou plusieurs professionnels de santé compétents et bienveillants, si possible un médecin nutritionniste et un diététicien, qui vous expliqueront clairement et patiemment les objectifs et sous-objectifs visés. Ce n’est qu’à cette condition, une fois les enjeux et efforts à fournir bien compris, que vous pourrez adhérer pleinement à la démarche proposée. Sans cette adhésion, toute démarche entamée risque fort de se solder par un échec.

Les solutions énumérées ci-dessous vous donneront une idée de l’ensemble des possibilités offertes, sachant qu’elles sont le plus efficaces lorsqu’elles sont intelligemment combinées.

« Que l’alimentation soit ta première médecine », disait Hippocrate. Le propos reste d’actualité, surtout à l’heure où notre alimentation moderne est remise en question, comme d’ailleurs notre mode de vie…

L’étude conduite entre autres par le Dr De Lorgeril, publiée en 1994 (« Étude de Lyon ») et appuyée par l’étude « Predimed » en 2015, a démontré de manière aussi spectaculaire qu’indiscutable, qu’une alimentation dite « méditerranéenne », riche en Omega 3, permet de réduire dans des proportions considérables, toutes sortes d’évènements coronariens : jusqu’à 75 % !

Il faut mentionner aussi la « diète Portfolio », plus proche du régime végétarien et qui, suivie de façon rigoureuse, peut faire fait baisser le
LDL-cholestérol jusqu’à 35 %.

Les recommandations générales qui en découlent sont relativement simples. Les voici :

1.1. L’objectif d’un « poids optimal » à atteindre et à maintenir que vous soyez en surpoids ou non

Limitez-vous puis vous habituez-vous à un apport quotidien qualitatif et quantitatif en calories pour atteindre un poids stable sans sensation de privation. Il s’agit d’atteindre votre poids cible, car « optimal » : vous pouvez le calculer à partir de la valeur d’IMC (Indice de Masse Corporelle).

L’IMC d’une personne se calcule en divisant son poids en kilogramme, par le carré de sa taille en mètres. Les valeurs normales d’IMC se situent entre 18,0 et 25,0. La fourchette est large, l’important étant non pas de viser la performance vers le bas de l’intervalle, mais de se sentir bien à l’intérieur de cet intervalle sans ressentir de frustration alimentaire.

Par exemple :

une personne de 73 kg qui mesure 1,70 mètre a un IMC de 73,0/1,70 x 1,70 = 25,26
Si cette personne se fixe un objectif raisonnable d’IMC de 24,0, elle devra atteindre un poids d’équilibre de 24,0 x 1,70 x 1,70 = 69,4 kg.
Une fois stabilisée à ce poids et à l’aise, sans frustration alimentaire, elle pourra toujours envisager de descendre encore un peu en IMC si elle le souhaite et s’en sent capable, mais ce n’est pas toujours utile.

1.2. Les moyens alimentaires pour corriger l’hyperlipidémie (et le surpoids le cas échéant)

  • maintenir une alimentation pauvre en sel et très pauvre en sucres raffinés.
  • éviter les graisses saturées et les graisses trans, c’est-à-dire les graisses d’origine animale : beurre, shortening, viandes rouges ou grasses.
  • consommer des poissons gras, sources d’oméga-3 (maquereau, sardine, saumon…) 2 ou 3 fois par semaine.
  • manger une portion de fruits ou légumes, dont des légumes secs (légumineuses riches en protéines : pois chiches, fèves, lentilles, haricots…) à chaque repas.
  • consommer des protéines de soja : si vous pouvez vous habituer, il faut 25 g de protéines de soja par jour, c’est-à-dire 150 g de steak de soja.
  • manger une poignée de fruits secs (amandes, noix) une à deux fois par jour.
  • augmenter les épices, les herbes aromatiques, l’ail à profusion, l’oignon, le jus de citron.
  • céréales : privilégiez les non raffinées et veillez à ne pas en abuser, notamment du pain, car même s’il sont « lents », ce sont aussi des sucres.
  • huiles : avec modération, en privilégiant l’olive (acide gras mono-insaturé), le colza ou le lin (acides gras polyinsaturés, type oméga-3).
  • produits laitiers : avec modération, privilégiez le fromage de chèvre ou si vous ne pouvez pas, le lait de vache écrémé ou ½ écrémé.
  • alcool : avec grande modération, plutôt vin que bière, maximum 1 verre par jour, les alcools forts sont à bannir.

2.1. Activité physique et cholestérol

L’activité physique est une option obligatoire, car ses bienfaits sur la santé sont multiples, et largement démontrés !

Associé à une alimentation saine, les effets sont cumulatifs, mais le démarrage d’une activité physique, même modérée, permet à elle seule, de manière très significative, de faire descendre son taux de LDL-cholestérol (le « mauvais » et de triglycérides, tout en augmentant celui du
HDL–cholestérol [le « bon »].

Les recommandations sont de pratiquer au minimum environ 3 heures d’une activité modérée à vigoureuse par semaine. La marche rapide est un bon exemple, simple à mettre en œuvre. On peut aussi bien marcher 30 minutes tous les jours, au moins 6 jours par semaine, que marcher 1 heure 3 fois par semaine.

Pour démarrer, vous pouvez y aller de manière progressive, par exemple, une heure par semaine la première semaine, puis 2 heures la deuxième semaine et enfin 3 heures à partir de la 3e semaine. Et bien sûr vous avez le droit d’en faire plus si le cœur vous en dit !

2.2. Tabac et risques cardio-vasculaires

Nous ne nous étendrons pas sur le sujet du tabac : il faut l’arrêter, car fumer et, en même temps, traiter son risque cardio-vasculaire constitue un non-sens ; c’est un peu comme si vous preniez un antidouleur pour maintenir vos mains dans une casserole d’eau bouillante !

Les compléments alimentaires, lorsqu’ils sont de qualité, constituent une catégorie de produits efficaces et sûrs, à la frontière entre les aliments et les médicaments.

En savoir plus sur le statut des compléments alimentaires

Dans le domaine de la prévention du risque cardio-vasculaire, il existe des ingrédients non médicamenteux qui montrent une réelle utilité, notamment lorsque la démarche « alimentation saine + activité physique » ne suffit pas.

Dans tous les cas, comme pour l’alimentation et l’exercice physique, il est vivement recommandé de se faire accompagner par un professionnel de santé compétent et bienveillant pour le choix de la complémentation la plus indiquée à votre situation.

Il existe plusieurs familles d’ingrédients de compléments alimentaires qui méritent l’attention :

3.1. La levure de riz rouge

La levure de riz rouge constitue l’ingrédient naturel originel qui a permis à l’industrie pharmaceutique de découvrir, puis synthétiser, pour les monopoliser par brevet, les statines « chimiques ».

La levure de riz rouge contient près de 20 statines naturelles différentes [les monacolines], mais aussi d’autres molécules utiles comme les isoflavones et les phytostérols.

Si besoin, elle représente un ingrédient naturel de choix à associer à la démarche « alimentation saine + activité physique », car très efficace et bien moins pourvoyeuse d’effets secondaires que les statines médicamenteuses.

L’autorité européenne de sécurité alimentaire [EFSA] en a pourtant limité l’utilisation et interdit l’allégation « cholestérol » depuis peu, pour raison officielle de sécurité. Cette décision n’est pas totalement injustifiée puisque les compléments alimentaires sont accessibles au grand public sans passage obligatoire par un médecin. Néanmoins, elle est sans doute aussi le fruit d’un lobbying actif de représentants « intéressés » de l’industrie pharmaceutique auprès de l’EFSA.

3.2. L’artichaut

L’artichaut est utilisé depuis l’antiquité pour stimuler le foie et la vésicule biliaire, mais ce n’est que plus récemment qu’on a remarqué qu’il avait aussi un effet sur le cholestérol. Il semblerait que certains de ses composés, comme la lutéoline notamment, inhibent sa fabrication par le foie.

3.3. La cannelle de Ceylan

La cannelle de Ceylan aussi est connue et utilisée depuis très longtemps, mais ses propriétés bénéfiques sur les lipides sanguins n’ont été découvertes que récemment grâce à une méta-analyse clinique de 2017, qui a montré que la cannelle réduit significativement le cholestérol total et les triglycérides.

C’est pour ces raisons que nous avons associées ces 3 ingrédients au sein de notre produit LERISTOL, car ils nous semblent les plus aptes, en regard des données scientifiques actuelles et par leur très bon rapport bénéfice/risque, à constituer une complémentation bien choisie à la démarche « alimentation saine + exercice physique ».

En savoir plus sur LERISTOL

3.4. Les oméga-3 concentrés

Tout le monde n’aime pas le poisson. Lorsqu’on ne peut pas s’habituer à manger du poisson gras 2 ou 3 fois par semaine pour optimiser ses apports en oméga-3, une autre solution consiste à prendre des oméga-3 sous forme d’huiles de poisson concentrées.

Il est à noter que cette forme d’apport en oméga-3 agit essentiellement sur les triglycérides, son action sur le cholestérol est en effet peu marquée.

3.5. Les phytostérols

Les végétaux ne produisent pas de cholestérol. Ils produisent par contre des phytostérols, dont la structure moléculaire est proche du cholestérol. Cette ressemblance permet aux phytostérols, au niveau intestinal, de « tromper » le transporteur du cholestérol, et donc de freiner son absorption et sa diffusion vers la circulation sanguine.

On trouve des phytostérols sous forme de margarines, qui peuvent remplacer le beurre, et qui sont dosées pour permettre la prise quotidienne des 2 à 2,5 g de phytostérols recommandés.

3.6. Le psyllium

Ce sont des fibres végétales qui ont montré leur effet bénéfique sur des hyperlipidémies, seules ou associées à un régime pauvre en gras. Elles présentent un inconvénient, car elles sont laxatives.

3.7. La niacine ou acide nicotinique

La niacine augmente le taux de HDL-cholestérol et baisse le taux de triglycérides. Les professionnels de santé y ont rarement recours, sans doute parce que, d’une part, elle n’apporte rien de plus que les autres solutions de complémentation et que, d’autre part elle est plus difficile à manier : un excès de dosage, même léger, peut avoir des effets secondaires importants [érythème facial, augmentation de la glycémie, troubles digestifs…].

Ils ne devraient être utilisés qu’en cas d’impossibilité, d’échec ou d’insuffisance de la démarche « alimentation saine + activité physique » accompagnée d’une complémentation en ingrédients naturels vus plus haut, car ils sont efficaces, mais pourvoyeurs d’effets secondaires parfois importants.

Ces médicaments, prescrits par le médecin, visent surtout à abaisser le taux de LDL-cholestérol et de cholestérol total, car les triglycérides répondent en général très bien à la démarche « alimentation saine + activité physique ».

Ces médicaments peuvent être classés en 5 familles de molécules :

  • Les statines [simvastatine, atorvastatine etc.]
    Elles diminuent spécifiquement le taux de LDL-cholestérol en freinant sa production par le foie.
  • Les résines échangeuses d’ions [cholestyramine]
    Elles fixent les acides biliaires et donc le cholestérol qui en fait partie sous forme d’un complexe insoluble et augmentent ainsi son élimination fécale.
  • Un inhibiteur de l’absorption intestinale du cholestérol [l’ézétimibe]
    Il agit en diminuant les apports de cholestérol par les aliments.
  • Le fibrates [fenofibrate, gemfibrozil]
    Ils réduisent plus spécifiquement les taux de triglycérides, mais sont de moins en moins utilisés, car à fort potentiel toxique. Il est vrai qu’ils ont une structure moléculaire qui a pour origine celle d’un pesticide utilisé en 1954.
  • Les inhibiteurs de la PCSK9 [evolucumab]
    Ce sont les plus récentes propositions de l’industrie pharmaceutique.
    Ils constituent des compléments aux statines dont ils augmenteraient l’efficacité.
    Ils s’administrent par injection.
    Coût annuel du traitement pour un patient : environ 5000 € !

Voilà donc les principales options possibles. La plus difficile est de modifier nos habitudes de vie : l’alimentation et l’activité physique. C’est pourtant par là qu’il faut commencer, que vous soyez dans une démarche préventive ou curative. Il ne s’agit pas juste de « faire un régime », mais de repenser complètement son mode de vie. C’est pour ça que c’est difficile, mais c’est également pour cela que ça fonctionne !

En effet, le mode de vie occidental a bien des effets délétères ; en confortant l’idée que les progrès de la science et de la médecine sont sans limites, il nous laisse croire que les solutions à nos problèmes de santé sont exclusivement médicamenteuses. C’est ainsi qu’on peut entendre dire : « avec mon médicament, mes analyses cholestérol sont parfaites, je n’ai plus besoin de faire attention… ! ». Nous pensons que c’est une grave erreur.

Les médicaments seuls ne protègent pas des conséquences de mauvaises habitudes de vie. Faire baisser le cholestérol ne doit pas devenir un leurre : les données scientifiques récentes montrent que la baisse du risque cardio-vasculaire n’est pas seulement liée à la baisse du cholestérol. Le cholestérol est bien un marqueur du risque cardio-vasculaire : il y a bien sûr une relation entre les deux. Cependant, que le cholestérol soit le seul facteur de risque [la cause unique] devient de moins en moins probable.