Hyperlipidémies, cholestérol et triglycérides : ce qu'on sait aujourd'hui
Date de l'article : 31/03/2023 - 4 minutes de lecture
L’hyperlipidémie, c’est le fait d’avoir un taux élevé de lipides dans le sang, qu’il s’agisse de cholestérol ou de triglycérides.
Découvrez les causes, les conséquences et les moyens de détection de l’hyperlipidémie, l’un des plus importants facteurs de risque cardiovasculaire.
Qu’est-ce qu’une hyperlipidémie ?
Une hyperlipidémie, c’est le fait d’avoir un taux trop élevé de lipides (de graisses) dans le sang.
Deux familles de lipides sont principalement concernées :
- Le cholestérol
- Les triglycérides
On peut donc être en hyperlipidémie soit par excès de cholestérol, soit par excès de triglycérides, soit les deux.
Hyperlipidémie : quelles conséquences ?
L’hyperlipidémie contribue à épaissir et à durcir la paroi des vaisseaux sanguins, par dépôts de plaques dites « plaques athéromateuses ». La souplesse des parois artérielles diminue alors, offrant ainsi moins de possibilités de régulation de la pression artérielle. C’est donc une source possible d’hypertension qui s’accentue progressivement.
Si les artères nourricières du cœur, les coronaires, sont touchées, le muscle cardiaque, moins bien irrigué, s’adapte plus difficilement à l’effort physique : c’est l’insuffisance cardiaque.
Les plaques athéromateuses épaissies peuvent se fissurer, s’inflammer et générer des caillots sanguins ou se détacher en partie. Ces caillots ou morceaux de plaques détachées sont alors entraînés par le sang circulant et peuvent boucher des artères de plus petits calibres, en aval de la circulation artérielle.
Les conséquences dépendent du territoire irrigué par l’artère bouchée : par exemple, au niveau du cerveau, c’est l’accident vasculaire cérébral (AVC), ou, au niveau des artères coronaires, c’est l’infarctus de myocarde.
Du côté veineux, le mécanisme est analogue, mais comme nous sommes dans le sens « retour vers le cœur », les vaisseaux vont par calibres croissants. Un caillot ou un morceau de plaque circulant passe donc souvent le cœur et ne fera « bouchon » que lorsqu’il rencontrera un calibre suffisamment petit, à savoir une artère ou artériole pulmonaire : c’est l’embolie pulmonaire.
Ces troubles cardiovasculaires constituent la première cause de décès au niveau mondial.
D’où viennent les lipides sanguins ?
Le cholestérol
Le cholestérol présent dans notre organisme a 2 origines :
- Notre foie, qui fabrique environ 80 % du total circulant.
- Notre alimentation, qui fournit le reste, soit environ 20 %
Les fonctions biologiques du cholestérol sont nombreuses : fabrication des sels biliaires pour permettre la digestion des aliments, construction des membranes cellulaires, fabrication de la vitamine D, fabrication des hormones sexuelles et stéroïdes…
Comme elles ne sont pas solubles dans l’eau (ce sont des lipides), les molécules de cholestérol ont besoin d’être enfermées dans des entités de transport solubles pour circuler dans le sang et atteindre leurs cellules cibles.
Ces entités (qui font donc office de « voitures ») sont des microvésicules sphériques qui elles, sont solubles et qui vont « encapsuler » les molécules de cholestérol : il s’agit des fameuses « Lipoprotéines ».
Il existe plusieurs variétés de Lipoprotéines. Celles qui nous intéressent en particulier ici sont de 2 types :
- Les Lipoprotéines de faible densité, appelées, dans le jargon des biologistes, les LDL (Low Density Lipoprotéins) qui transportent les molécules de cholestérol du foie vers les tissus et les cellules cibles.
Quand leur quantité est trop importante par rapport aux besoins tissulaires et cellulaires, ces ensembles LDL-Cholestérol se déposent sur les parois vasculaires comme indiqué plus haut.
C’est pour cette raison qu’on a surnommé ces entités « le mauvais cholestérol ».
- Les lipoprotéines de haute densité, appelées, dans le jargon des biologistes, les HDL (High Density Lipoprotéins), qui ramènent les molécules de cholestérol en excès au niveau des tissus cibles vers le foie pour être métabolisées puis éliminées.
C’est pour cette raison qu’on a surnommé ces entités HDL-Cholestérol le « bon cholestérol ».
Les triglycérides
La quasi-totalité des triglycérides de notre organisme est fabriquée par notre foie, en fonction directement de la quantité de sucres et d’alcool que nous consommons.
Les triglycérides n’ont pratiquement qu’une seule, mais très importante fonction biologique : la réserve d’énergie de l’organisme. L’excès en sucres ou alcool que nous consommons est transformé en triglycérides, qui sont envoyés vers les tissus adipeux pour y être stockés, augmentant ainsi notre masse de « gras » du corps.
Pour les mêmes raisons d’insolubilité, les molécules de triglycérides voyagent elles aussi dans le sang, encapsulées dans les mêmes lipoprotéines que le cholestérol ou encore d’autres plus spécifiques : les Chylomicrons et les VLDL (Very Low Density Lipoproteins).
Comment détecte-t-on une hyperlipidémie ?
En l’absence de facteur de risque cardiovasculaire connu, le médecin prescrit en général un bilan lipidique aussi appelé EAL (Exploration d’une Anomalie Lipidique), afin de vérifier l’absence d’une anomalie ou, en cas d’anomalie, de définir les moyens de la corriger pour prévenir les complications cardiovasculaires :
- À partir de 60 ans chez la femme et 50 ans chez l’homme.
- Chez la femme, avant la mise en route d’une contraception hormonale.
En dehors de ces cas, un bilan lipidique est prescrit chez les personnes à risque cardiovasculaire élevé :
- Maladies chroniques : cardiovasculaires (angor, artérite des membres inférieurs, hypertension…), diabète, insuffisance rénale, maladies auto-immunes ou inflammatoires chroniques
- Fumeur ou ayant arrêté depuis moins de 3 ans
- Surpoids ou obésité
- Antécédents familiaux :
- maladie cardiovasculaire précoce survenue avant 55 ans chez le père ou un parent du premier degré, et avant 65 ans chez la mère ou une parente du premier degré
- anomalies du bilan lipidique sanguin.
Que révèle un bilan lipidique ?
Le bilan lipidique permet de mesurer les quantités de lipides dans le sang :
- le cholestérol : cholestérol total, LDL-cholestérol et HDL-cholestérol
- les triglycérides
Les anomalies peuvent concerner :
- le cholestérol avec augmentation de LDL-cholestérol sanguin et éventuellement un taux bas de HDL-cholestérol : c’est l’hypercholestérolémie.
- les triglycérides dont le taux sanguin est augmenté : c’est l’hypertriglycéridémie.
- à la fois le cholestérol et les triglycérides : c’est la dyslipidémie mixte.
Bilan lipidique : quelles sont les valeurs normales ?
Les taux recommandés pour le LDL-cholestérol et les triglycérides diffèrent en fonction de chaque patient, selon ses facteurs personnels de risque cardiovasculaire.
En l’absence de facteurs de risque cardiovasculaire, et selon l’état des connaissances médicales et scientifiques actuelles, les taux suivants sont considérés comme normaux :
- un taux de cholestérol total inférieur à 2 g/l,
- un taux de LDL-cholestérol inférieur à 1,6 g/l,
- un taux de HDL-cholestérol supérieur à 0,4 g/l,
- un taux de triglycérides inférieur à 1,5 g/l.
Quelles sont les causes de l’hyperlipidémie ?
L’état actuel des connaissances a conduit à une démarche médicale qui vise à évaluer le risque, pour une personne, de faire un accident cardiovasculaire dans les 10 prochaines années.
Pour cela on prend en compte les facteurs de risque propres à cette personne, qui peuvent être distingués en facteurs objectifs de risque non modifiables, facteurs objectifs de risque modifiables et facteurs de risque liés aux habitudes de vie.
1. Les facteurs objectifs de risques non modifiables
- L’âge : on le considère comme un facteur objectif de risque à partir de 50 ans pour l’homme et 60 ans pour la femme.
- Les antécédents personnels d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral.
- Les antécédents d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral existants dans la première lignée familiale (père, mère, frères et sœurs)
- L’insuffisance rénale chronique
2. Les facteurs objectifs de risques modifiables
- Le tabagisme
- L’hypertension artérielle
- Le diabète
- L’hyperthyroïdie
- Certains médicaments qui font augmenter les lipides sanguins
- Le HDL-Cholestérol en dessous de 0,40 g/l
3. Les facteurs de risques liés aux habitudes de vie
- L’alimentation, avec une attention particulière aux mauvaises graisses et aux sucres
- La consommation d’alcool
- Le manque d’activité physique
- Le poids excessif, de façon relative à la taille
La prise en compte de tous ces facteurs pour un patient permet au médecin, en se référant à des tables réactualisées régulièrement en fonction de l’évolution des connaissances médicales et scientifiques, de fixer la valeur cible en LDL-Cholestérol.
QUE FAIRE POUR ÉVITER OU CORRIGER UNE HYPERLIPIDÉMIE ?
Pour découvrir cela, nous vous donnons rendez-vous dans notre article :
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